100 mots à connaître d’urgence pour rehausser un discours ou une conversation

C’est le genre de petit livre qui traine sur un coin de table, que l’on feuillette d’une main, le regard distrait et qui risque de nous happer pour une bonne heure à en tourner les pages.

Zoïle
« D'où ma surprise devant l'affreux portrait que faisait de moi un Zoïle. »
André Maurois, Mémoires, 1967.
Fort heureusement les ZOÏLES sont rares... Qui était Zoïle donnant ainsi son nom à tout CRITIQUE envieux et injuste et s'acharnant sur une œuvre ou un auteur? Né vers 400 av. J.-C., cet écrivain grec fut un grammairien et surtout le critique rédigeant neuf livres de remarques acides sur celui que les Grecs considéraient comme le prince des poètes, Homère. Dès l'Antiquité, avoir ainsi déprécié l'idole le fit honnir, et quiconque se montrait DÉTRACTEUR inique et violent d'une sommité faisant référence fut traité par antonomase - un nom propre élu nom commun - de Zoïle. À ce critique malveillant et jaloux on a pu opposer au cours de l'Antiquité un autre critique, ARISTARQUE, grammairien grec d'Alexandrie du IIIe siècle av. J.-C. éditeur et commentateur d'Homère. Il sut se montrer certes sévère mais éclairé, minutieux et bienveillant. Par antonomase, il devint également synonyme de critique, mais en principe en bonne part, même si plaisamment le mot fut parfois utilisé ironiquement. Un Zoïle est haineux, un Aristarque exigeant. L'un détruit, l'autre peut faire progresser.
100 mots à connaître d’urgence pour rehausser un discours ou une conversation de Jean Pruvost

Rien d’extraordinaire, juste quelques mots bien choisis, qu’on connait déjà, oubliés ou que l’on découvre, agrémentés d’une citation, d’une définition et de quelques synonymes, antonymes ou concepts approchants. C’est érudit tout en restant léger, l’occasion de se cultiver avec le sourire

Sympa 🙂

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
« La culture, c'est connaître cent mots de plus que les autres. »
Frédéric Dard, Les Pensées de San Antonio, 1996.

« Qu'on voie, en ce que j'emprunte, si j'ai su choisir de quoi rehausser mon propos », nous confie Montaigne, cité par Littré en son Dictionnaire de la langue française, achevé en 1872.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
100 mots - en fait plus de 500 grâce à l'index pour échapper à la platitude, voilà qui ne se refuse pas pour donner à nos conversations et nos discours davantage de force, de séduction et de panache. En étant plus précis : ainsi en est-il de pléthorique, népotisme, sibyllin, concussion, sophisme, chaque mot étant raconté avec son étymologie et son histoire, assorties de citations. En étant plus élégant, plus émouvant : avoir de l'entregent, remercier l'amphitryon, agir avec célérité sont mieux dits qu'avoir du piston, dire merci, et faire vite. En étant plaisant : évoquer l'académie de quelque callipyge, homme ou femme, est certes coquin, mais en rien vulgaire, surtout si on est abstème...En faisant appel à une culture sans cuistrerie : le rocher de Sisyphe, le tonneau des Danaïdes, la boîte de Pandore, jouer les Cassandre, se montrer jacobin ou girondin, l'oecuménisme, l'équanimité ne sont pas des mots prétentieux, mais des concepts forts. Enfin, partager avec ses interlocuteurs les origines et les charmes d'un mot utile n'est jamais perdant !